Rencontre avec Guillaume Robert, directeur littéraire chez Flammarion
Propos recueillis par Laure Rebois
— Vous êtes éditeur chez Flammarion depuis 1999, où vous êtes entré à 25 ans pour un remplacement suite à un congé parental. Avez-vous toujours voulu faire ce métier ?
En fait, je n’avais pas encore 25 ans, lorsque je suis arrivé chez Flammarion, mais je n’étais pas encore éditeur. À l’époque, au siècle dernier, on commençait en tant que secrétaire d’édition, avant de devenir l’assistant d’un éditeur, puis d’espérer devenir éditeur à son tour. Personnellement, j’ai eu la chance de pouvoir défendre très tôt des projets en comité éditorial. Et je devais avoir une bonne étoile, car mes premiers projets ont rapidement trouvé des lecteurs… En l’occurrence, le premier roman de Florian Zeller, Neiges artificielles.
— Comment définiriez-vous votre lien à la littérature ? À titre personnel et professionnel.
Professionnellement, c’est avant tout une histoire de rencontre, de rendez-vous entre un auteur, un texte et un éditeur. L’envie de défendre et de porter l’univers de quelqu’un comme s’il s’agissait du mien. En fait, je suis un éditeur assez fusionnel. Personnellement, c’est un peu la même histoire. Je choisis mes lectures en fonction de mes obsessions du moment. En ce moment, c’est l’Italie.
— Vous ne liriez que peu de manuscrits qui vous sont adressés… Quels sont vos critères ?
D’où vient cette rumeur ? (Sourire) Comme un lecteur en librairie, je lis les manuscrits qui me font envie. Les autres sont lus par ma fidèle lectrice. Je considère que ma mission première est d’accompagner, dans tous les sens du terme, les auteurs que la maison a choisi de publier. D’être présent à chaque étape du processus créatif. Et, oui, ce temps est parfois pris sur la lecture des cinq manuscrits en moyenne qui m’arrive chaque jour.
— Vous faites découvrir des textes, mais quel est votre livre préféré, hors Flammarion ?
Depuis toujours, ce n’est pas très singulier, mon livre de chevet est L’Attrape-cœurs. J’ai toujours eu une vraie tendresse pour les livres qui racontent l’adolescence. Ce moment fragile et disgracieux où tous les rêves sont permis.
— Vous aimez l’auteur Christophe Honoré, parlez-nous de lui, son œuvre.
Vous êtes bien informé… Ma réponse sera un peu la même que la précédente. De L’Infamille à La Douceur, en passant par Scarborough, Christophe Honoré ne parle que de ça. Sa fièvre reste la même. Il n’a jamais oublié ses quatorze ans.
— Quel est le roman de la rentrée littéraire, hors Flammarion que vous conseilleriez et pourquoi ?
L’Homme qui aimait ma femme de Simonetta Greggio, chez Stock. Pour moi, ce roman, c’est un peu comme si Fellini avait fait un remake de Jules et Jim…
— Avez-vous envie d’écrire et de vous faire publier ?
Non, je n’ai aucun manuscrit dans mes tiroirs. Pour moi, il y a deux catégories d’éditeur : les éditeurs-auteurs et les éditeurs-accompagnateurs. Je fais partie de la deuxième catégorie.
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